Curve est, histoire de faire un truc tout a fait normal , un ... Orphelin.
Pas d'enfance heureuse , pas malheureuse non plus cela dit. Abandonné , gamin , sur les marches d'un orphelinat , le garçon fut baptisé Clay , Clay Denki . Ledit Clay fut donc confié a une nourrice , qui prit soin de lui , l'éduqua et le fit grandir dans le petit bâtiment isolé de la nurserie . Or , il était le seul bébé a vivre ici , les autres pensionnaires ayant déjà bien grandi , les plus jeunes n'ayant pas moins de six ans d'âge au minimum . Clay grandit donc seul , isolé . Habitué a la solitude , son comportement se forgea peu a peu , alors qu'il errait dans les couloirs vides de la nurserie aux couleurs claires , traînant derrière lui un petit félin en peluche , baptisé tendrement " Neko " d'une originalité a en faire rire un alpha , c'était certain .
Petit Clay passa donc une enfance isolée , et trouva vite une compensation dans les livres . Passant ses journées et même ses nuits dans ce lieu sacré , il effleurait les arabesques en relief sur les couvertures des bouquins poussiéreux , il admirait les images sur quelques pages craquantes , qu'il tournait avec respect et précaution . Il apprit donc très tôt a lire , aidé de celle qui l'avait élevé , âgée d'environ cinquante ans .
C'était une vieille femme sèche et froide , qui possédait pourtant un trésor de culture . Rigide mais juste , elle enseigna a Clay l'art de la lecture et de l'écriture , et se prit rapidement d'affection pour ce bout de chou de même pas cinq ans qui passait ses journées a lire . En revanche , elle évita soigneusement de lui témoigner de l'amour . A six ans , il partirait dans le bâtiment central de l'orphelinat , et jamais plus elle ne le reverrait . Elle leur évita donc a tous les deux une séparation douloureuse , et petit Clay partit de la nurserie , livre en main et pouce en bouche , délaissant derrière lui un Néko poussiéreux , une bibliothèque aimée et une gardienne effacée .

La jeunesse de Petit Clay fut donc très paisible , et avec de la distance , le jeune garçon songe que ce fut sans doute le moment le plus heureux de sa vie . Du calme , une liberté relative , aucun contact humain , du silence et de la culture .
Lorsqu'il pénétra dans l'Orphelinat , sa vie bascula en tout point .
On l'aimait , il n'était pas méchant , pas bruyant , calme et mature . alors on le choyait , l'embrassait , le préférait . Et Clay n'aimait pas ca.
Pas du tout .
Les mains se posaient sur lui , des lèvres sur son front , on le gavait de gâteaux , le regard des autres , jaloux , sur lui .
Cela dura une semaine .
Le huitième jour , il se terra dans un coin , une étrange nuée autour de lui . Quinquonque s'en approchait était électrocute sur le champ .
Au bout de quarante huit heures et beaucoup d'allées et venues , on finit par lui foutre la paix .
Enfin .
Seul de nouveau , le jeune garçon voyait la vie d'un autre point de vue .
Un autre état de conscience .
Il ne répondit plus jamais au nom de Clay , et se baptisa Curve .
Une nouvelle vie commença alors .

Le plus dur fut de s'imposer en tant que plante verte . Il était beau , gentil , calme . Les filles lui vouaient une adoration relative , le personnel l'adorait pour sa tranquillité contrastant avec le chahut des autres . Il fallut se forger une carapace , repousser les autres avec des regards froids , des mots méchants , ou avec son pouvoir qui se développait et se montrait très coopératif pour faire mal aux gens .
Une part de Curve naquit alors , une petite flamme de sadisme qui aimait lancer des éclairs aux gens pour qu'on ne l'approche plus .
On le détesta pendant un mois , le priva de nourriture . Il ne mangea plus , s'amaigrit . On le supplia alors de s'alimenter de nouveau , chose qu'il refusa . Ils le forcèrent alors , a coups de pouvoirs . Il répliqua , frappant , mordant , dans un calme méthodique et une froide haine .

On lui donna alors ce qu'il désirait depuis son arrivée ici : la tranquillité .
On le délaissa , le jugeant mauvais , assurant qu'il tournerait mal .
Mais la seule chose qu'il tournait , c'était ses yeux pour regarder par la fenêtre .
On oublia alors Clay irascible enfant éclair , et peu a peu se dressa dans les esprits , l'image de Curve , l'enfant autiste malsain , a éviter .
Image qu'il entretient avec soin et amour , désirant ardemment qu'on l'oublie , simplement .
C'est ce qu'on fit .

Curve.
Le paradoxe.
L'inconnu. Le misanthrope.
Le chat au milieu des loups.

Et tu le vois, assis la, dans son coin, le plus souvent regardant par la fenêtre, ailleurs. L'ombre le recouvre, l'entoure, comme si, amie, elle s'était entichée de lui et se faisait une joie de le recouvrir d'une cape veloutée et opaque . Tes yeux se posent sur ce gamin solitaire , banal. Les gosses de l'institut se composent en deux groupes : les moutons , grégaire , rieurs , insouciants , un peu stupides . Et les loups solitaires. Méprisants , détachés de ce monde qui ne les comprend pas. Dédaigneux de la vie elle même; ou chaque individu de cette caste se mure dans un mutisme hautain. Comme si chacun se trouvait trop supérieur pour parler a ceux de son espèce .
Curve n'échappait pas a ce stéréotype. Mais sa particularité a lui , c'était de le savoir . Il savait qu'il n'était pas diffèrent , qu'il n'était qu'un parmi tant d'autres , que même sans cet instinct qui pousse les brailleurs a s'agglutiner en paquets compacts ou chacun se donne le nom d'ami , il y avait d'autres individus semblables a lui.
Cela l'indiffère.

Strictement nonbriliste , Curve n'est pas le genre de garçon a tendre la main a celui qui tombe , a donner ce qui lui reste a manger pour un affamé . D'ailleurs , il fut suivi rigoureusement un temps par les médecins du centre , car sous alimenté . Le garçon ne parle pas , ne bouge pas , ne mange pas . S'alimenter le répugne , comme si le fait de mastiquer consistait en une tache répugnante et dégradante . La faim , elle n'existe tout simplement pas .
Clone médical parmi tant d'autres , ce jeune sujet aux cheveux de jais n'a aucune particularité : il n'a aucun tic , aucune manie , son caractere est tout sauf changeant et lunatique . Prévisible jusqu'a en etre ennuyeux , le jeune garçon , des son arrivée , s'est rapidement imposé en tant que décor . Le phénomène de la plante verte : il est la , il décore , on l'admire , mais on ne joue pas avec , on ne taille pas ses branches . Curve n'est qu'un élément du paysage , un meuble humain , quelque chose que l'on regarde . En revanche on ne peux ni le haïr , ni l'aimer , ni le mépriser .
A moins que vous même puissiez avoir une admiration sans borne pour votre buffet .

Ton examen se termine , Curve ne possède aucune faculté de plus ni de moins . Il n'est ni dominannt ni dominé , il est tout simplement , tellement banal qu'on l'oublie . Tu détournes alors le regard , jetant un dernier coup do'eil sur le pouvoir qu'il possede , griffoné sur un bout de papier . L'electricité . Bah , pour faire griller des ampoules , ce garcon ne doit pas etre dangereux ...
Ce que tu ignores , c'est que Curve est une plante , sans aucun doute . Mais une plante carnivore .
En paix , ignorée , telle la gobeuse d'insecte , Curve reste imobile et délicat . Mais si ue main vient le titiller , ni une parole vient le heurter ... Alors le garcon se releve , il chasse de sa main , les cheveux qui lui barrent le front . Ses yeux virent au noir , il montre les crocs .
Et les ocups partent , précis . Le démon se débat dans ce corps pourtant si menu : il ne frappe pas avec ses mains mais avec les mots : a répliques cinglantes , il enfonce ses enemis . Son mepris flamboyant les fauche sans préavis , sa haine les acheve , simplement .
Alors il se détourne , plein d'une morgue hautaine et retourne s'assoir , nimbé d'un halo d'argent que l'ombre maternelle masque rapidement .
Curve .
Loin d'être une proie ...

Dans la norme pour son âge, Curve flirte avec le mètre-soixante. D’une carrure fine, élancée, il semble davantage taillé pour la vitesse que pour la force brute, et ne pèse guère plus lourd qu‘une fille du même âge. Il dégage l’impression générale d’un bibelot fragile, parfois indésirable mais si précieux que l’on n’ose le toucher. Et pourtant… D’un beauté presque écœurante, il provoque le désir, attise les convoitises… Personne ne peut rester insensible face à lui. Son regard à la fois hautain et splendide d’orgueil, à la couleur de l’acier, et dégage la même force que ce-dernier. Son front haut reste caché par ses mèches d’une couleur indéfinissable. Un blanc tirant sur le gris, puis le noir au niveau des pointes, mais qui à la moindre lueur, se transforme en rivière d’argent. Irréel, intouché et intouchable. C’est l’impression qu’il dégage aux premiers abords.
Du côté de sa tenue vestimentaire, il a tout du dandy décontracté, toujours propre sur lui, la chemise immaculée, mais ouverte sur le devant, sans gêne. Ses manières élégantes et ses mimiques gracieuses accentuent la légèreté de ses gestes. On ne peut que se sentir infiniment inférieur face à tant de beauté dans un seul être.
Son apparence frêle, sa constitution magnifique mais fragile imposent le désir de protéger cette chose si belle, mais un regard suffirait à vous en dissuader pour toute une vie.
Froids, imperméables, ces yeux n’offrent aucune prise, aucune aspérité. C’est un regard lisse et glacé, comme la surface du métal dont il en a la couleur.
Ses expressions faciales, peu variées, reflètent la plupart du temps -lorsqu’elles reflètent quelque chose- un profond ennui,

/ ... / contrôle l'électricité. Du moins, c'est ce qui est inscrit dans ses dossiers. Électricité. Son pouvoir, son allié. Allié irascible et que le jeune garçon ne maitrise absolument pas. Capricieux, son pouvoir peux se manifester sous diverses apparences ; il peux faire clignoter les lampes, faire griller les ampoules, ou augmenter la puissance électrique pour qu'un court circuit se déroule. De même , lorsqu'il se concentre , / ... / peux faire naitre des petites orbes colorés d'électricité , pas plus grosse que le poing. Mais son don s'arrête la : il peux créer , mais ne maitrise absolument pas. Ainsi, son pouvoir peux disparaitre , électriser quelqu'un , ou s'électrocuter lui même - bien qu'il soit quasiment insensibilisé a ce niveau la a cause des innombrables coups de jus qu'il a pu se donner étant gamin - oui , / .... / crée l'électricité. Rien de plus.