" Une nouvelle personne " [ pv Jûshi ]

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Marchant très lentement, peut-être même trop lentement, écrasant l'herbe de tout son poids, Yumï avait décider de découvrir le monde, enfin un petit bout. Elle fredonnait un air assez... vieux rock n'roll, le genre de musique que tu entends dans les fêtes des années quarte-vingts. Il faisait chaud aujourd'hui, le soleil tapait sur le sol, les oiseaux chantaient, les fleurs souriait de leur pétales. Yumï aime les fleurs, celle qui sent bon et qui sont coloré. Des rouges coquelicot, des mauves lavande, des jaune tulipe, rose cosmos, des bleus pensée,... Tant de choix, on pourrait même faire un arc-en-ciel des végétaux ! Bref, elle accéléra un peu le pas. Bientôt, elle se mit à courir au milieu de la flore. Quel sensation, celle de la liberté. La jeune demoiselle l'avait attendu si longtemps entre son quatre mur et enfin, elle l'avait. Kayla, elle n'aimait rien, ni les putain de bordel d'oiseaux qui vous cassent les oreilles sans gêne, ni les fleurs qui fanent et qui vous dégueulasse tout. Yumï s'était assise dans l'herbe our contempler les nuages. On dirait de la barbe à papa blanche mais e regardant mieux, on pouvait s'apercevoir que certains prenait des formes. Un chien, un fusil, une tarte, un pot de nutella,... Elle pouvais passer tout son temps là à rien faire. La fillette de quinze ans avait remit à demain sa recherche pour un travail. Malheureusement, l'argent ne tombe pas du ciel et ça elle se savait.
Elle n'avait pas de loyer à payer car elle avait trouver la maison mais il fallait se nourrir, s'habiller, payer l'eau et l'électricité. La vie devenait de plus en plus cher, et l'on gagnait toujours la même somme à la fin du mois. Pensons à autre chose dans un si bel endroit. Un coccinelle passa juste à quelque millimètre de son nez. Yumï se leva d'un bond pour suivre alors celle-ci. Elle adorait faire ça. Un bruit se fit entendre, la jeune fille se retourna pour voir qui était là. Elle ne vu qu'une vague forme qui se découpait à l'horizon.
- Qui e-est là ?

J'aime bien les fleurs, quand elles chantent en coeur mes louanges et courbent l'échine sur un coup de vent.

La pause clope faisait décidément des miracles. Jusqu'alors cloîtrée dans un périmètre relativement restreint - la ville et ses environs les plus proches pour faire dans l'imagé figuré -, elle semblait s'être sentie pousser des ailes et avait visiblement choisi d'étaler son territoire aux vastes contrées verdoyantes d'au-delà l'horizon. Tout ça, c'était de la faute du métro, il en était sûr. Et aussi de ce bus. Et puis, enfin, de ce sentier.
En fait, il était parti sans volonté propre. Lobotomisé par trois heures d'informations russes et les aléas de la crise économique - la bourse et ses caprices qui en tuaient plus d'un - qui faisait rage du côté rouge de la force, il avait choisi de s'aérer les méninges à coup de fumée douceâtre, en extérieur. Non, Jûshi n'aimait pas fumer chez lui. Après, ça puait. Son appartement loin derrière lui, une mer de pavés dégueulasses et vingt-six étages les séparant, il avait laissé ses pas le conduire jusqu'à la première rame souterraine venue. Suite à ça était survenu un premier drame. A peine avait-il eu le temps de se faire happer par une foule en délire qu'un méchant wagon tout de rouille vêtu l'avait avalé, sans peurs et sans reproches, pour partir au loin, lui dans son ventre. Au premier tunnel en avait succédé un second, puis un troisième. Les arrêts s'étaient enchaînés, il avait choisi l'option digestion longue, il était resté. Terminus, tout le monde était descendu. Il avait été dégueulé comme un vulgaire repas rebelle, et s'était retrouvé en terre inconnue. Encore. Nageant parmi ses pairs - enfin... -, il avait quitté le monde d'en bas pour revenir parmi les diurnes et leur folie des grandeurs. Sa clope au bec et du goudron plein les poumons, il avait décidé de pousser le vice plus loin et de se la jouer hippie, le van en moins. Bonjour le bout du monde, me voilà. Il avait pris le bus, donc. Avait attendu un autre terminus. L'avait un peu regretté, une fois le débarquement réalisé - et les troupes allemandes évitées, salutations, compatriotes.
Jûshi II, le Retour en pleine cambrousse. Oh, merde.
Toute trace de civilisation partie à grands tours de roues et ce dans un joli nuage de poussière, l'homme aux deux écharpes s'était retrouvé en contrebas d'une route de campagne, très certainement dans la périphérie du plus joli des trous du cul du monde, seul et sans amis - cigarette mise à part -, les Vans - ceci n'était en aucun cas de la publicité intempestive - dans la gadoue et le jean... au-dessus de la gadoue. Il s'était senti bien con, sur le coup. Et par la suite, il s'était dit qu'il se sentirait encore plus con une fois le moment de rentrer venu.
Il s'était approché du petit panneau pourri constituant l'arrêt, avait lorgné sur les horaires, avait maudit Dieux et Diables, avait regardé sa montre et, à défaut de pleurer, avait de nouveau blasphémé. Se retrouvant à disposer d'un temps libre d'environ trois heures et dix-sept minutes - soit prêt de onze mille huit-cent quatre-vingt secondes de pure folie campagnarde -, il avait baissé les yeux sur sa poche, sorti son paquet de Lucky Strike, compté un total de quatre futurs mégots en attente d'immolation et avait finalement avisé... un sentier. Le genre de truc plein de cailloux et de criquets épileptiques en manque d'affection, qui s'enfonçait entre deux lits de ronces, trois buissons et douze promesses de fossiles en tous genres. Il était tombé bien bas. Dans un no man's land, chez les péquenots. Dammit.
Et parce qu'une fois acculé au bout du tunnel, on ne peut plus que faire demi-tour, parce qu'il fallait bien avancer, il avait choisi de se la jouer Rambo et de partir explorer la jungle environnante, quitte à tomber sur un Jaguar des Pâquerettes enragé.

C'est à contrecœur qu'il écrasa un premier mégot dans son petit cendrier métallique portatif - car mine de rien, Jûshi pouvait être écolo, parfois. Le geste fait, il laissa à ce dernier le loisir de retourner dans l'une des poches arrière de son jean et releva les yeux. Sentier avait débouché sur plaine, et plaine s'étalait maintenant de part et d'autre de son champ de vision. Bordel, c'était grand. Bordel, c'était vert. Bordel, c'était pire qu'un stade de foot made by Captain Tsubasa. Il y avait, bien sûr, des collines, enfin celles-ci se découpaient au loin, autour, de ça, de là. Mais cela ne revenait qu'à une gigantesque et vertigineuse ère relativement plate et plus que relativement herbée. Le tout saupoudré d'une petite flopée de fleurs - le fauve en moins - de toutes les couleurs. Ne manquait plus que la ganjah et il aurait pu gambader au milieu des éléphants roses... quelque chose du genre. Enfin, voyons le bon côté des choses. C'était plutôt joli à voir, et c'était calme. C'était paumé - tout comme lui - et il risquait donc peu de se retrouver nez-à-nez avec un con venu d'ailleurs. Cela n'empêchait pas son âme de cinéphile amateur de se souvenir de Deliverance et, en conséquence, de lui indiquer qu'il valait mieux se méfier des types louches qui pouvaient traîner dans les lieux. Au pire des cas, une petite modification se serait imposée. Jûshi n'aimait pas les sodomites.
Laissant de côté ses divagations - chose qu'il avait coutume de faire et dont il avait cessé de s'inquiéter -, il reprit sa marche, se la jouant zombie errant au regard vide, continua de déambuler silencieusement, traînant sa sombre carcasse au milieu de cette terre sauvage et pourtant assez accueillante. Personne, non. Personne. Erreur.
Un éclat bleu, au loin. Il n'y fit au début pas attention, supposant que c'était là une fleur comme une autre, un tapis d'azur, un truc du genre. Par la suite, il s'y intéressa un peu plus, enfin, à mesure que sa marche l'en rapprochait. Les yeux plissés pour résister à l'assaut perpétuel du soleil, il scruta, attentivement. Ce n'était pas une fleur, non, c'était bien pire. Oh re-merde. C'était une fille.
Son corps tout entier fut pris d'une convulsion violente, quoique brève, et il réprima son super-frisson au terme d'un terrible effort. Bon sang, une femelle. De petite taille, visiblement. Bon Dieu, une mini-femelle, et une pute en devenir. Ses mâchoires se resserrèrent, un peu trop. Ses muscles se crispèrent, beaucoup. A peine avait-il pu s'arrêter qu'il était déjà trop tard, et elle l'avait vu. Elle se stoppa elle aussi, il ne sut si elle parlait, il était beaucoup trop loin. Toujours est-il qu'elle était tournée dans sa direction. Son âme toute entière hurla son désarroi à l'adresse du Ciel, et il fourra machinalement les mains dans ses poches, ultime parade à l'approche sociale.

Il tenta de voir les choses sous un angle positif.
Il n'avait pas une dégaine très chaleureuse, même de loin. Peut-être bien qu'elle prendrait peur et se carapaterait en quatrième vitesse.

Faute de quoi, si cela continuait ainsi, celui qui devrait détaler, ce serait lui.

Invité

[ Désolée mais je savais pas quoi mettre du tout ^-^' ]

L'ombre au loin s'était arrêté, même si Yumï était timide, celle-ci ne comptait pas partir. On lui a souvent dit qu'il faillait parler au gens pour se faire des vrais amis, bien sûre personne ne s'en doutait ! Oui, c'est ironique. Yumï reprit de plus bel sa balade avec les papillons ou plutôt sa course poursuite. Un papillon vert assez flash vint de déposer doucement sur la main de la fillette qui s'était stoppée, essoufflée. Puis il reprit son merveilleux vole. Quand elle releva la tête, l'étrange personne était toujours là, il attendait peut-être... Alors Yumï, prenant sur elle commença à aller vers lui avec des petits pas, comme un chat approche une souris ou comme une souris approche un chat. Le deuxième sens semblait plus correspondre à cette situation. * Et si il te frappe ? Que fera-tu ? hahaha * Encore sa foutu double, celle qui envenime sa vie et qui la rend si dure et étrange. C'est pathétique mais Yumï à terriblement peur de Kayla, dire qu'elle est là, à la surveiller sans cesse... Rien qu'a u penser, la demoiselle frissonna. Un oiseau piailla plus fort que les autres et elle s'arrêta, ne bougeant plus, observant l'homme qui se trouvait un peu plus loin. Et si ce bruit était un avertissement ?
Le vent souffla, emportant avec lui la fange de la jeunette. Les hommes l'effrayaient plus que les femmes car jamais, au bien jamais ça mère ne l'aurait frappée alors que son père, lui ne s'en privait pas, bien au contraire. * As-tu si peur que ça ?! * La fille refit un pas de plus, identique aux précédents et s'arrêta à nouveau hésitante. Non, elle était déjà trop proche de lui et ses jambes s'étaient alourdie d'un coup. Elle avait peur, peur de celui qu'elle ne connaissait même pas, peur d'aller dans l'inconnu, peur c'est tout... Kayla avait vu juste. Malheureusement.

- B-bonjour... Murmura-t-elle dans un filet de voix.