Isolation complète

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Pourquoi vouloir fuir? Se cacher? S'enfuir? C'est si simple, parce que Haji n'aimait pas se retrouver au travers des autres, avec cette main dangereuse et qui n'aimait pas vraiment. Pour lui, c'était un énorme problème. Couché, c'est-à-dire accoté contre un tronc d'arbre, la main normal sur son front et l'autre dans une poche de son vêtement, caché aux yeux de tous. Solitaire comme toujours, il n'avait jamais pensé se faufiler au travers d'une foule ou tout simplement de personne pour faire la conversation. Silencieux et calme comme il était, Haji n'aura certainement aucune difficulté à s'occuper de lui, autonome et déterminé, il agit toujours en solo et il réussit très bien, en plus.

Le gamin avait toujours les yeux fermés, espérant ne pas rencontrer quelqu'un et de devoir toujours et encore cacher cette main qui l'agaçait royalement. C'était difficile pour lui de tout gérer, mais ayant fait cela depuis tout petit, cela était devenu une habitude. Soudain, un oiseau vint se poser sur son épaule, pendant qu'Haji dormait et l'adolescent ouvrit seulement un oeil pour l'observer, mais rien de plus. Si cela aurait été quelqu'un d'autres, surement qu'il l'aurait écrasé et tué, mais Haji était un vrai pacifique et jamais on le verra se battre sans raison. En fait, il lui en faut une bonne pour le faire, sinon... Il y avait un sérieux problème.

Puis, le petit volatile s'envola à nouveau et le garçon le fixa s'éloigner avant de refermer à nouveau les yeux. Dehors, il commençait à faire noir et les étoiles n'étaient pas visible pour le moment. Son violoncelle était juste à côté de lui, sachant que s'il se le faisait voler, il le saurait très rapidement, parce que c'était un objet des plus hautes importances. La position dans laquelle il dormait était d'une telle classe et élégance, on aurait put croire voir un prince allongé au seuil de l'arbre, mais ce n'était que simplement Haji. Ses cheveux flottant mélodieusement bien au vent, ondulés et noirs, ils étaient si beaux. Son regard qui était bien sur caché par une ombre était aussi beau ainsi que ses yeux argentés... Tout pour dire qu'il peut être très beau, magnifique et tout le reste, mais l'adolescent reste très distant envers tous les autres et solitaire.

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>> Une envie de sortir. C'était survenu comme ça, brutalement, sans prévenir. Siumi était en train de bouquiner tranquillement dans un des fauteuils de la salle à manger de sa vaste maison, lorsqu'un besoin irrépressible d'air pur et d'odeur de végétation l'avait assaillie. Pas un petit besoin qui passe au bout d'un moment, non, un besoin urgent, et tenace, comme l'envie de se griller une clope chez certains. La raison de cette envie, elle la connaissait, ça tenait dans une lettre de l'alphabet grec : Oméga.
Peu après l'injection du virus, plusieurs années plus tôt, elle avait développé des capacités hors du commun qui s'apparentaient de très près à celle d'un chat. Mais, elle en avait aussi acquis les gouts, les humeurs et les envies, sa boisson préférée était devenu le lait et elle raffolait (encore plus qu'avant) des sushi. Et donc, par moment, elle n'en pouvait plus d'être enfermée parce que son instinct était celui d'un prédateur refoulé et d'un animal indépendant, épris de liberté. La jeune fille savait que lorsque qu'une envie pareille se manifestait, le meilleure moyen d'y résister, c'était d'y céder. Sinon, elle ne serait pas tranquille. Elle avait donc prit le volant de sa voiture et filé sur la route, à la recherche d'un endroit pas trop fréquenté pour laisser libre cours à son énergie. Comme souvent, c'était la forêt qui l'attirait et elle avait garé sa Jaguar à la lisière du bois et avait pénétré le couvert des arbres en respirant à pleins poumons. Et d'un seul coup, elle était partie.

S'accroupissant au sol, elle bondit de toutes ses forces et ses mains attrapèrent une branche à plusieurs mètres au dessus du sol. Elle resta quelques secondes en suspens avant de se hisser à la force des bras pour prendre appuie sur ce rameau, et se lança dans le vide pour en crocheter un deuxième. Et ainsi de suite, Siumi sautait, d'arbre en arbre, de branche en branche, escaladant les troncs, plantant ses ongles rétractiles dans l'écorce, ou se mettait à courir façon Catwoman entre les arbres, évacuant du même coup une énergie accumulée depuis sa dernière sortie. Des milliers de sons et d'odeurs se mélangeaient et soudain, elle s'arrêta net. Une odeur se détachait nettement parmi les autres, celle d'un humain. Elle ne tarda pas à le repérer, assis contre un tronc d'arbre à quelques mètres de celui sur lequel était perchée la jeune fille. Il ne l'avait pas entendue.

Consciente de pouvoir agir sans bruit, Siumi, debout sur sa branche, fléchit légèrement les branches pour atteindre un autre rameau, deux mètres plus bas. Mais au moment ou elle donnait l'impulsion nécessaire au saut, un volatile, perché quelques secondes plus tôt sur l'épaule du garçon, attira son attention, et comme une gourde, elle se déconcentra. Une seconde. Juste assez pour tout rater. La jeune fille bascula maladroitement en avant et dégringola vers le sol, en arrière. Alors qu'elle poussait une exclamation de peur, ses réflexes félins entrèrent dans la danse. D'un mouvement sec, elle se retourna et tendait les mains devant elle, bras fléchis pour amortir le sol, les jambes pareillement positionnées. Elle toucha le sol dans un bruit mat avec un bruit genre "Oumpf", mais elle amortit correctement le choc. Elle venait de tomber d'environ 10 mètres, et se releva sans une égratignure. L'action n'avait duré que 4 secondes, tout au plus.

Siumi se frottait les mains pour en enlever les débris végétaux lorsqu'elle se rappela brusquement de l'autre présence, le garçon, et se tourna vers lui d'un air gêné. Elle l'observa de haut en bas, il était beau, élégant, mais visiblement, solitaire et mélancolique. Sa main droite était entourée d'un bandage et semblait plus grosse que la gauche. Étrange bonhomme.

-Hem... Salut.

Comment commencer une conversation quand on vient de se casser la gueule d'un arbre sous le nez de son interlocuteur ?

-Je t'espionnais pas hein, désolée. Je me promenais, juste.

Ce qui était la pure vérité, sauf que bon, c'était pas non plus quelque chose de normal quoi. Siumi, t'es nulle.

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Toujours accoté contre l'arbre, le jeune homme ouvrit complètement les yeux, pensif et solitaire comme jamais auparavant. Son regard se glissa sur sa main qui avait un bandage, et décida de se lever pour s'étirer doucement, sachant qu'il était « seul » et que personne ne pourrait le voir faire cela. Il replaça sa queue de cheval et tourna aussitôt la tête vers l'arrière, comme s'il avait entendu un bruit, mais il se dit alors que c'était son imagination. Haji se pencha, attrapa son étui qui portait son violoncelle et le plaça sur son dos, prêt à partir, plus loin. Il ne savait pas qu'il y avait une autre présence, celle d'une jeune demoiselle et s'il l'aurait su, les bruits auraient été d'une grande utilité. Cependant, aucun bruit ne retentit dans ce lieu sinistre. Oui, la noirceur se montrait de plus en plus, sans que l'adolescent de 17 ans puisse s'en rendre complètement compte.

C'est à ce moment précis, lorsqu'il finit par faire un pas pour déguerpir qu'il fut interrompu par une jeune fille... qui agissait drôlement. Comme si elle se croyait identique à un animal. Sur le premier coup d'œil, Haji ne fit rien, surpris de voir une demoiselle, ici, dans cette forêt qui commençait à devenir peu à peu une telle nuitée. Soudain, il eut le réflexe de foutre sa main avec le bandage dans l'une de ses poches et de rester très calme. Le gamin semblait assez sérieux et distant, contrairement à cette drôle de fille, face à lui. Il fit quelques pas vers l'arrière, de peur qu'il puisse se buter et la toucher sans avoir fait exprès avec cette main laide et dangereuse. Puis, elle lui adressa la parole, ce qui le surpris entièrement, habituellement personne ne lui parlait... Jamais.

- Salut!

Il l'avait dit sur un ton normal, très normal. Il mit sa main normal derrière sa tête, aucunement gêné par la situation contrairement à Siumi, qui elle paraissait mal à l'aise. Lui, il l'était à cause de sa main qui lui portait toujours du malheur.

- Ouais, moi je ne faisais que dormir et j'allais partir.

En fait, il ne voulait pas partir, mais juste s'éloigner des gens qui pouvait les nuire à cause de cette main. Haji avait jamais vraiment vécu avec pleins de jeunes, il avait déjà eut un ami, c'est-à-dire un meilleur ami, mais ayant utilisé trop de puissance dans son pouvoir, il mourut peu de temps après. Son ami avait trop surchargé son pouvoir et voilà... C'est à ce moment qu'il mit ses deux mains sur sa tête et se mit à gémir, la douleur arriva soudainement, celle qui était insupportable, le pouvoir d'un certain Sao qu'il avait, accidentellement, touché.