Sorry Rebby :1:

Sao aimait sentir ce vent marin sur son visage. Ce parfum salé. Ce vent qui faisait aller son abondant toupet de gauche à droite, lui cachant par moment la vue. C'était une belle journée, il se sentait bien pour une fois. Complètement serein. On aurait eu du mal à croire que des envies suicidaires l'avait pris quelques semaines plus tôt, idées noires complètement envolées depuis ses retrouvailles avec Saska. Les mains encore bien enfoncés dans les poches de son jean aux multiples trous cousus ici et là - et je vous dis que c'était le plus propre des pantalons qu'il avait mis à ce jour, merci à Saska pour ses dons de couturières -, il regarda justement celle-ci. Elle semblait aussi heureuse que lui. Il faut dire que la vie était beaucoup plus facile lorsqu'on n'était plus seul. Lorsqu'on avait quelqu'un qui comprenait nos problèmes et les partageaient.

Le garçon pencha sa tête vers l'arrière, regardant le ciel. Une mouette qui passait par là, à la recherche d'un bout de pain qui aurait pu trainer sur le port. Ou plutôt, des prises d'un pêcheur distrait qui les auraient laissés à la vue des oiseaux gourmands. Il sourit. Il ne lui en fallait pas beaucoup, ces temps-ci, pour sourire. Pas besoin de blagues, de moments cocasses. Seulement le bien-être. Ce nouveau sentiment qui l'habitait avait également fait diminuer ses crises d'anxiété, les furies de son pouvoir maudit. Cependant, il ne voulait pas se faire de faux espoirs. Son démon intérieur revenait toujours à la charge, qu'il le veuille ou non. C'était incontrôlable, il le savait, et ce, depuis le moment où il avait sentit cette aiguille s'enfoncer dans sa chair. Ce liquide froid couler dans ses veines. Moment irréversible. À ces souvenirs bien désagréables, Sao ne pût s'empêcher de frissonner. Mais pourquoi repensait-il à ça, enfin? Il décida de briser le moment de silence qu'il gardait avec Saska depuis un moment.

Enfin, briser... Il ne parla pas, pointa seulement du menton le ponton pour signifier qu'il avait envie d'aller là-bas. D'abord, il pouvait voir d'ici quelque chose d'anormal, qui allait de bateaux en bateaux. Un animal sauvage? Tiens, ça lui faisait penser que l'idée de chasser ne lui avait jamais effleuré l'esprit. C'est vrai... Comme ça, il pouvait gagner sa bouffe légalement. Et puis, c'est qu'il devait y en avoir, des sales bêtes, un peu partout. Il avait entendu des bruits étranges, la nuit dernière, provenant de la forêt. En tout cas, même s'il tuait des animaux innocents, il n'enfreignait pas la loi. Ou presque. Fallait-il un permis pour chasser? Oh Sao... T'as même pas d'arme, de toute façon! Et puis... Enfreindre la loi, en volant et faisant du vandalisme, c'était quoi comparé à ce qu'il avait subi? Ce que nombreux enfants de son âge avaient subis? Tiens, ça paraissait presque amusant d'agir en délinquant, avec cette façon de voir les choses.

Ah, ce n'était pas une bête. Juste une fille. Une Oméga? Ce qu'elle venait de dire laissait clairement penser qu'elle en était une, en tout cas. Une qui lit dans les pensés. Ou alors... Elle joue un jeu. Pourris, comme jeu, tiens... Sao interrogea Saska du regard, question d'avoir son avis. Lorsque l'inconnue parla de nouveau. Aussitôt, le jeune se retourna, fixant l'autre femme aux cheveux ébènes. Hum... Il ne l'avait pas remarqué, celle-là. Mais l'autre, oui. Okay, c'est une Oméga.