Une si belle mélodie [PV Sao]

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C’était son premier jour, ici, sur cette falaise à contempler le ciel, qui lui paraissait si bleu et paisible. Son regard n’exprimait que solitude ainsi qu'une profonde tristesse venant du passé. Haji n’avait jamais oublié ce jour, quand cette belle dame aux cheveux rougeâtre lui avait adressé la parole et qui lui avait confié ce violoncelle, son précieux trésor. Assis sur un rocher plat, les yeux fermés et l’archet en main, prêt à jouer ce que cette jeune femme lui avait appris. Quand il plaça l’instrument et posa l’archet dessus, un son si mélodieux y sortit. Un si beau violoncelle ne pouvait pas être peu désiré et en même temps, ce souvenir lui rappelait les quelques moments de bonheurs passé avec cette femme. Mais, le seul problème qui le gênait, c'était cette main spéciale et juste le fait de pouvoir la sentir le troublait , mais il restait de nature clame et silencieuse. Heureusement que cette main était entouré d'un ruban blanc, un tissus spécial la cachant en entier sinon... Il serait encore plus accablé par celle-ci et par tout ceux qui pourrait la voir.

« Je t’apprendrai comment on en joue et tu deviendras meilleur, plus que moi. Tu vois, il faut placer l’instrument de cette manière, pour pouvoir faire ressortir le son comme une douce musique qui fredonne dans nos oreilles. »

L’adolescent ouvrit finalement les yeux et soupira, ne sachant pas quand il la retrouverait et s’il la reverrait, tout simplement. Son objectif depuis la fuite de l’orphelinat était de pouvoir aller vivre auprès de cette gente dame qui avait su apaiser son cœur. Haji, un jeune homme au corps fin et affiné ressemblait drôlement à une fille, même s’il se foutait un peu de ce que les autres pensaient de lui, l’adolescent n’avait qu’une chose en tête. Trouver l’être perdu et lui demanderai son nom.

Le jeune gamin semblait très distant, même s'il paraissait de quelqu'un de bien ou même quelqu'un de profil dur et sobre, Haji n'était que l'ombre de son passé, une infime lumière reflétant toujours, mais très peu. Sachant qu'il était seul, il recommença à jouer de son violoncelle, assis confortablement et refermant ainsi les yeux, laissant les souvenirs de cette jolie femme aux cheveux rougeâtre l'envahir. Le gamin était de nature très silencieuse et calme, comme on peut le constater quand il joue de son instrument. L'amitier, le bonheur et l'amour n'était pas des mots de son vocabulaire, ayant grandis dans un environnement défavorable comme tous les enfants, il n'a jamais sut ce que cela pouvait procurer. Ayant vécu seul, isolé et caché de tous, à cause de cette main affreusement laide, Haji n'a jamais voulut sortir devant les autres et ne parle que très peu, le bavardage n'est vraiment pas son fort. Il préfère être tout simplement seul et jugé sur ce qu'il est que d'être apprécié et que les autres le connaissent.

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Ça faisait un moment qu'il y pensait. Un moment que, depuis sa maison - mais appelons ça plutôt une cabane à débarras habité par les souris - il observait les falaises. C'est que sa vie est pas mal ennuyante, hein... Il fallait bien qu'il trouve de quoi s'occuper... Mais l'observation, vivre passivement dans ses rêves, ce n'était pas le fort de Sao. Non, il avait envie de passer à l'action. Pour une fois. Faire une folie... Mais pas une de ces conneries qui nuiraient au monde. Parce que ça, il en avait suffisamment fait. Et le vol, les graphitis, le vandalisme, ça ne l'intéressais plus. Ça ne l'avait jamais intéresser, en fait. Il y avait été forcé. Et n'aller pas répondre que dans la vie, on a toujours le choix. Car quand votre deuxième choix c'est la mort... Et bien à moins d'avoir des envies suicidaires, notre instinct de survie nous oblige à choisir la première option.

Quoique des envies suicidaires, on aurait pu croire que Sao en avait avec ce qu'il était en train de faire. Peut-être que c'était vrai, aussi. Peut-être qu'il en avait rien à faire, qu'il serait soulagé de se débarrasser de sa vie pourrie. Peut-être... D'abord, il avait laissé un t-shirt propre et ses chaussures sur la plage, avant de monter, marcher à petits pas maladroits, sur les falaises. Chose ardue, lorsqu'on met les pieds sur des roches et des pierres à chaque deux secondes... Autant dire qu'il poussa un soupir de soulagement lorsqu'il arriva enfin sur le gazon vert et tendre. Mais... Merde. Il y avait quelqu'un. Le jeune s'arrêta. Rectification: c'est son orgueil, cette fois, qui l'obligea à s'arrêter. Il prit un moment pour réfléchir, bras maintenant croisés, tout en observant l'inconnu, les sourcils froncés...

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Haji était bien trop concentré à jouer de son instrument qu'il ne remarqua pas l'inconnu qui le fixait au loin. L'adolescent continuait toujours de jouer, ayant la main spécial sur le violoncelle, pour bien le tenir et l'autre qui faisait glisser l'archet sur les cordes. La température était très bonne et l'ambiance que le musicien exerçait était délicieuse, ravivant son esprit fermé et distant. L'herbe flottait sous l'effet du vent et même le vent s'exprimait en une douce mélodieux qui nous faisait vivre un moment merveilleux.

Le gamin avait une expression particulière, qu'on ne pourrait pas vraiment comprendre, sauf si on était lui, cela bien sur, là on comprendrait parfaitement ce qu'il ressentait à ce moment précis. Puis, finalement il décida d'ouvrir les yeux et de les lever vers le ciel qui était si apaisant pour ses yeux. Alors, il baissa lentement la tête, enlevant sa main enroulé d'un ruban blanc et tourna légèrement la tête vers l'horizon et dès cet instant, il se figea, complètement surpris. Par réflexe, il cacha sa main spécial dans l'une de ses poches et ne sourit aucunement, n'osant rien faire. Tout ce qu'il fit, c'était de déposer calmement le violoncelle dans son étui noir et de le refermer par la même occasion, ne faisant que fixer l'inconnu, ayant un peu peur qu'il découvre sa main très étrange.

Haji se leva finalement, et le regard silencieusement, sans rien dire et même s'il aurait voulut dire quelque chose, c'était inutile, puisqu'il n'aimait pas vraiment parler. Cependant, ce n'était pas pour autant qu'il n'était pas bavard, il peut l'être, mais jamais en parlant à chaque deux secondes. Son expression facial était très sérieux, sobre et distant, comme s'il n'était pas là. Heureusement qu'il avait caché sa main, qui sait ce que ce gamin aurait pu dire ou même faire? Même juste avec cela, Haji n'aurait rien ressentit par ce que les autres lui aurait dit, pour lui, ce n'était qu'une main dégueulasse et laide, jamais il n'aurait voulut l'avoir. Oh! Jamais. Ce souvenir qui pour lui était très précieux le gardait pensif et distrait. En regardant l'autre garçon, Haji ne pouvait pas vraiment comprendre pourquoi il avait froncé les sourcils et pourquoi il croisait les bras.

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Mais Sao était bien trop préoccupé pour avoir remarqué quoi que ce soit sur l'inconnu. D'ailleurs, il ne le regardait même plus. Il avait baissé la tête, fixant ses pieds dénudés de souliers. Une respiration, profonde, puis une deuxième... Bon. Il allait pas laissé un inconnu gâcher sa soudaine envie de sensation forte, hein? Allez Sao, fait un homme de toi - même si t'as l'air d'un nain - et va jusqu'au bout de tes idées! Ainsi, le garçon s'avança jusqu'au bout de la falaise d'un pas décidé. Oui. Il était venu ici pour sauter, il allait sauter. Et tant pis si l'eau était pas assez profonde, chose dont il doutait, par exemple. Il s'était déjà baigné dans la mer pour savoir qu'il ne courait pas le danger de se fracasser la tête contre les rochers.

Enfin, Sao arriva au bout de la falaise et regarda le vide. Ah! Misère... Foutu vertige, oui! La nausée le prit, il déglutit, puis recula d'un pas. Foutu vertige, foutu vertige... Bon... On respire. Il pouvait plus reculer, de toute façon. Il allait quand même pas passer pour une mauviette, quand même! Allez. Encore un pas craintif vers l'avant... Un autre coup d'oeil... Ah! Ouf... Et merde! Non, il n'y arriverait pas. Foutu vertige inutile! Frustré, il secoua la tête et se recula pour de bon, abandonnant. Il regarda l'inconnu. C'est bon! Arrête de me regarder comme ça, j'avais pas l'intention de sauter, je regardais juste l'horizon! Et ça a AUCUN rapport le fait que j'ai pris le temps d'enlever mes souliers juste avant et que je sois torse-nu!

Bordel. Autant s'en aller, tiens. Évitant le regard du type qui devait bien faire deux fois sa taille, il parti d'un pas rapide vers plage, pour récupérer ses affaires et ensuite broyé du noir, tout seul chez lui. Bien mieux comme ça... Chez nous, personne nous voit! Personne ne nous traite de mauviette, ne nous dévisage de cette façon. Et surtout: Il y a pas de foutus falaises qui vous foutent le vertige! Bonne idée, se réfugier chez soi en vitesse, mais un peu moins, quand il s'agit de le faire alors qu'on a pas de souliers... Un morceau de verre sur le sol, un pied qui s'y dépose, un juron qui s'en suit... Mauvaise journée. Très mauvaise journée... Foutu journée de merde, oui!

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Haji l'observa faire depuis le tout début, silencieux et curieux, en même temps. Quand le nain s'arrêta au bord de la falaise, l'adolescent fit un pas vers l'avant et fit des yeux ronds, surpris par ce qu'il voulait faire ou peut-être ce qu'il désirait faire, mais bon, ce n'était pas cela l'important. C'était tout simplement que cet inconnu semblait vouloir mettre fin à ses jours... en sautant de la falaise? Haji ne comprit pas vraiment et c'était en baissant le regard qu'il remarqua finalement qu'il était pied nu. En relevant la tête, il surprit ce torse nu... Lui, il était toujours habillé et ne voyait pas l'intérêt de se baigner.

Le gamin de 17 ans soupira et attrapa la ganse du boitier noir, là où il avait rangé son violoncelle et le mit sur son dos, sérieux et sobre. Un coup de vent emporta ses cheveux dans le vent et l'adolescent détourna son regard, descendant au même moment que l'autre gamin. Il ne s'attendait pas à ce qu'il fasse la même chose, mais il ne parla pas et ne fit rien de plus, seulement descendre la falaise pour se rendre en bas. Mais, les jurons de nain l'arrêta, ne sachant pas si c'était une bonne idée d'aller l'aider, avec cette main et ne voulant pas la dévoiler ou tout simplement le toucher, c'était pas son objectif. En plus de ne pas être bavard, cela n'aidait vraiment en rien, surtout dans cette situation qui devenait assez étrange pour les deux adolescents.

Haji, le grand ne porta aucun regard à Sao et attrapa dans sa poche gauche un ruban comme celui dans ses cheveux. Cachant toujours sa main dans sa poche, il s'approcha de l'inconnu et tendit le tissus. Tout compte fait, il le plaça à côté de lui et le contournant, continuant sa route avec ce regard neutre et sobre. Ce n'était pas son genre de s'arrêter et discuter comme cela, pour des trucs qui n'auront aucune importance aux yeux d'Haji, étant trop dans son univers, distant de celui des autres depuis l'apparition de cette main maudite. Ou plutôt cette main de monstre. En fait, le gamin de 17 ans avait toujours pensé à mourir, mais juste cette idée le dégoûtait et en même temps, il ne vivait que pour cette mystérieuse dame qui lui avait donné ces rubans et ce violoncelle. Tout cela était vraiment très précieux aux yeux d'Haji, s'ils venaient à se les faire détruire, il tuerait tout sur son passage et ne laisserait personne en vie, même pas un jeune gamin dans les environs 14 ans.

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C'est fou comment il en faut peu pour gâcher une journée... Et dire qu'aujourd'hui, avec ce beau soleil et ce temps chaud, cela aurait été une journée parfaite pour la baignade. Et prendre un bain du même coup. Mais bon... Tout ne se déroule pas comme on veut dans la vie, hein? Sinon, ben c'est clair que l'ado serait pas là, à traîner dans les rues avec ce pouvoir inutile, qui pour une fois le laissait tranquille. Une chance! Ça aurait été vraiment le comble, de devoirs supporter ces migraines à cet instant même!

Sao se laissa tomber sur les fesses, avec un grognement bien placé, démontrant son mécontentement à qui veut bien l'entendre. Il ramena son pied droit sur sa cuisse, retira en vitesse le morceau de verre pour le jeter plus loin, toujours avec ce visage boudeur, qui ne montra aucun signe de douleur pourtant. Quelle ironie, quand même... Il ne bronche pas lorsqu'il a un objet pointu enfoncé dans la plante de son pied qu'il faut enlevé et que ça saigne, mais impossible de sauter en bas d'une falaise, oh non! Et ce, même s'il n'y a aucun danger, qu'il tombe dans l'eau par la suite. On contrôle pas ses peurs, que veux-tu...

C'est à ce moment que l'autre gars s'avança, déposa un ruban blanc au côté de lui. Hum... Il veut se faire pardonner d'avoir penser que c'était une mauviette même si c'est encore Sao qui se fait des scénarios, hein? Et ben, essaye pas, j'te déteste déjà, tu sauras! Bon... C'est pas vrai, c'est juste la dignité de l'adolescent qui en a pris un coup. Alors il se défoule, par penser, sur les autres personnes. Enfin bref.

― Merci...

Un petit marmonnement de rien du tout, juste pour dire qu'il l'a dit. Vite, il essuya de sa main le sang qui coulait déjà et se hâta de bander son pied. Manque plus qu'à souhaiter qu'il aie pas attraper le tétanos, maintenant. Ha. Ha.

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L'adolescent s'arrêta et se tourna légèrement vers le garçon, silencieux. Pendant quelques minutes, il ne bougea pas et ne dis rien. Puis, Haji se lança et replaça son étui à la même occasion.

- Fais plaisir!

En fait, quoi dire d'autres? Il n'avait fait que donner ce morceau de tissu, par respect envers Sao et rien d'autres. Il n'allait pas s'imaginer qu'il serait tous les deux des amis proche ou quoi que se soit d'autres. Le gamin de 17 ans était juste très poli, même s'il semblait très distant et sobre, d'apparence et d'attitude. Il refit sa queue de cheval qui commençait à se défaire et l'attacha à nouveau avec ce ruban et cette... main spécial qui était elle aussi enroulé d'un étrange ruban blanc, mince et résistant. Haji baissa brusquement la tête, passant cette main derrière son dos et respirant rapidement, n'hésitant pas à faire un pas vers l'arrière, perplexe.

Le jeune gamin gratta sa tête avec la seule main qui pour lui était normal et observa le sol, dressant la tête vers le ciel, pensif à nouveau. Il essayait de s'imaginer qu'il était encore seul et que personne n'était là. Cette foutue main, pourquoi devait-elle lui appartenir? Qu'avait-elle de si jolies pour lui appartenir? Haji n'avait jamais rien demandé et pourquoi devait-il l'avoir? L'adolescent voulait réellement la couper, mais il l'a cacha, ne voulant pas lui montrer. Pourquoi montrer ce qu'on était? Le gamin se croyait - à cause de cette main - un monstre. Elle était si laide quand il enlevait le bandage et la laissait à l'air. C'était pour cette raison qu'il ne le faisait jamais devant les autres, même avec lui... Il ne le faisait rarement, seulement pour la laver et la sécher. Mais, bien sur, il le faisait en cachette.

Il observa quelques instants derrière lui, calme et pourtant stressé par l'idée d'être bombardé de question sur sa main. Cela ne l'intéressait pas de devoir répondre et de devoir tout révéler.

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Heureusement pour l'inconnu, Sao ne remarqua rien de sa main. Il était trop occupé à panser sa blessure, à maugréer dans son coin, surtout. Il commençait à se demander quel idée qu'il avait eu, de venir ici faire le con. Se dire qu'il aurait dû rester à la maison. Qu'il aurait dû faire de quoi de plus utile, question d'avoir de quoi à bouffer ce soir. Mais bon... Comme on avance pas avec des regrets du genre, Sao finit par allonger ses bras vers l'arrière, s'appuyant sur ses mains. Il poussa un soupir et regarda le ciel, réfléchissant. Que faisait-il, maintenant? Retourner chez lui? Bizarrement, il avait encore envie d'essayer de sauter. Il faudrait bien qu'il passe par dessus sa peur des hauteurs, un jour ou l'autre! Et puis l'autre type semblait vouloir partir. Il serait peut-être moins... Gêné et stressé, sous pression, s'il ne se sentait pas regarder.

Coup d'oeil vers le gars. Ce qui signifie en fait se déboiter le cou pour pouvoir le regarder dans le yeux vu qu'il fait sincèrement trois fois la taille de Sao, lorsque celui-ci est assis... Ah, non, il ne s'en allait pas, finalement. Zut. Mais... Il semblait étrange. Mal à l'aise, oui. Sao se racla discrètement la gorge, chercha un truc pour le rassurer. Parce qu'il croyait que le type était mal à cause de sa blessure... Allons, Sao! T'es pas le centre du monde, hein! Bref. En tant que gentil garçon bien élevé, il essaya de mettre l'autre à l'aise. C'est qu'il se sent gêné lui aussi, dans ce genre de situation...

― Heu... C'pas grave, hein... J'me butte tous les jours, c'pas ça qui va m'tuer...

Et là, léger secouement de la main vers son pied. Mais c'est vrai qu'il était maladroit, le Sao. Encore plus lorsqu'il s'agissait de parler, de partager ses sentiments, chose qu'il avait faite... Non. Chose qu'il n'avait jamais faite dans sa vie!

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Haji tourna juste un peu la tête pour voir Sao, laissa entrevoir un sourire étrange. Disons que cela faisait des siècles qu'il n'avait pas sourit à personne et ça faisait étrange de le faire, là. L'adolescent posa sa caisse dont le violoncelle faisait partit et s'accota contre l'unique arbre à sa disposition, la main de monstre toujours dans sa poche de vêtement. Il soupira avant de trouver le regard de l'inconnu, face à lui.

- Non, ça va.

Il avait dit cela sur un ton normal, mais qui paraissait froid et morne, mais pourtant, Haji était quelqu'un de gentil et de compréhensible. Il n'était pas ce mec qu'on déteste au premier coup d'œil, sans raison valable. Le gamin passa sa main normal dans ses chevaux et l'enleva, mal à l'aise, tout de même.

- Disons juste que j'avais autre chose en tête.

En fait, il parlait de sa main, le gamin croyait que l'inconnu l'avait vu et qu'il le trouvait bien étrange. Pourquoi un bandage? Peut-être il allait lui demander s'il était blessé? En tout cas, Haji fit comme si rien ne s'était passé et resta normal, devant Sao et en enlevant se sourire qui ne lui allait pas vraiment. C'était pas qu'il ne lui allait pas, mais juste que cela lui faisait assez étrange... Comme s'il se forçait à sourire ainsi, comme si c'était obligé et qu'il le devait, une certaine politesse envers les autres et rien d'autres. Le grand adolescent leva doucement la tête vers le ciel, ce regard argenté qui lui était unique était si explosif, c'est-à-dire très voyant, puisque le soleil lui tappait dans le visage et il était obligé de mettre sa main normal pour se cacher du ses rayons agaçants. Il était si grand et mince, on pouvait réellement penser que c'était une fille, mais il n'avait pas vraiment les formes pour et même s'il le prennait pour une femme, il s'en fou un peu, à vrai dire. Cela ne le toucherait même pas une seconde. Pour lui, c'était clair, ce que les autres pensent de lui... Il s'en fou royalement et cela ne l'arrêtera pas pour autant.

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Sao hocha la tête, sans parler, s'en suivit donc un nouveau silence des plus lourds. Il soupira... Ce n'était pas son genre de rester ainsi, immobile, à fixer un inconnu sans parler, mais il ne trouvait juste rien à dire. Et sa légère rancœur envers ce dernier, bien que totalement injustifiée, ne l'invitait pas non plus à lui adresser la parole. Et encore... Le garçon avait envie de rester dans ce lieu, si calme et apaisant, mais... Ce type le dérangeait. Aller! Encore une fois, il n'allait pas le laisser gâcher sa journée! Sao s'efforça donc de l'ignorer, tant bien que mal, et enfin, il se redressa lentement, se leva. Après quoi il boitilla jusqu'au bout de la falaise. Hum... Nouveau haut le coeur. Pourtant, il avait beau se concentrer et regarder l'horizon et non en bas, rien à faire... Bon... Une étape à la fois. Le petit adolescent s'assit avec toutes les précautions du monde, jambes pendant dans le vide. Malgré tout, il était pratiquement couché sur le dos tellement il avait peur de tomber vers l'avant... Et puis ce foutu regard, celui de l'inconnu... Il le sentait qui lui poignardait le dos! Malaise.

Sao décida de se redresser, car il était franchement pas à son avantage dans cette position. Une respiration.. Deux... Trois... Il retrouvait peu à peu son calme, commençait à se détendre. Un début. Encore un peu nerveux, il frottait ses deux petits pieds l'un contre l'autre, raflant parfois le bord de la falaise, qui se détachait par petits morceaux. Pas rassurant, tout ça... Il cessa son manège. Mais on pouvait encore entendre quelques petits rochers se détacher, la terre sèche s'écouler... Bon, pas question que le jeune reste assis ainsi plus longtemps! Il se leva prudemment, carrément au ralentis, déglutit et ouvrit des yeux ronds lorsqu'une grande partie se détacha dans un frottement sourd contre la paroi rocheuse. Et merde. Il se hâta, se dépêcha de s'éloigner du bout de la falaise, quand soudain... Il trébucha. Je vous l'avais dit qu'il était maladroit, Sao! Et encore plus lorsqu'il essaie de faire vite... Misère. Il tomba dans le vide...

Un cri étouffé, des mains crispées qui cherchent désespérément une poigne, s'agrippent à une racine... Journée de merde. Sao aurait très bien pu, pourtant, profiter de cette « chance » et lâcher prise, faisant enfin face à sa peur. Mais non. Il était complètement paniqué, ses son pied indemne cherchant le bord du mur rocheux, en vain. Impossible de grimper les pieds nus, surtout lorsqu'on est blessé. Il se sentait glissé... Quelques secondes et il allait tombé pour de bon.

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Tout le long, Haji observa Sao marcher encore une fois vers la falaise et il le suivit du regard, curieux. Quand celui-ci s'arrêta pour s'asseoir sur le bord de la falaise, l'adolescent eut un drôle de présage. Le violoniste s'approcha lentement, n'osant pas faire un pas de plus, de peur de faire une gaffe et de le « toucher ».

- Tu devrais t'enlever de là.

Il l'avait demandé poliment, et en le fixant d'un air sérieux. Haji était un peu plus près, ne sachant pas quoi faire et si c'était une bonne idée de S'approcher d'avantage de l'inconnu. Puis, le gamin aperçut des morceaux de la falaise tomber et soupira, sachant que ce qu'il venait de dire, n'aurait servit à rien. L'adolescent se retourna et se mit à marcher en sens inverse, comme il avait prévu depuis le début et jeta un dernier coup d'œil à l'autre gamin, quand soudain, un énorme morceau s'arracha. Il resta figé et se tourna brusquement, dérapant et courut vers Sao, essayant de trouver quelque chose pour l'aider. Il ne voulait pas le toucher avec cette main spécial, qu'il venait de sortir de sa poche par réflexe pour se donner un élan vers l'autre adolescent.

- ATTENTION!

Haji l'avait hurler, il l'avait ressentit ce mauvais présage et il s'était lancé à son secours, même s'il ne le voulait pas. Il était humain quand même. Ce fut à ce moment, que le gamin se pencha, attrapa la main de l'autre gosse avec sa main normal et s'appuyant avec l'autre main, celle qui était difforme pour mieux supporter le poids du nain. Mais, incapable de le retenir davantage avec sa seule main qui était normal, il ne put empêcher ce réflexe de prendre celle avec le ruban blanc pour l'aider à monter. Aussitôt, Haji aspira le 60 du pouvoir, et le sortit brusquement, le regard aussi paniqué et perdu. Il se recula, les deux mains dans la face, hurlant de douleur. Sa main était encore dans son ruban, mais juste en touchant comme ça, cela passe au travers. Puis, s'il n'aurait pas eu le tissu blanc, cela aurait été plus grave.

Haji reculait sans cesse, criant et hurlant de douleur. Une énorme migraine l'envahissait de minutes en minutes, maintenant, il était à genou sur le sol, l'étui du violoncelle encore sur son dos et une partie du bandage s'enlevait peu à peu. Il avait mal attrapé la main de l'autre et morceau de l'emballage c'était ouvert...

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Sao glissait... Mais on le rattrapa. L'autre gars était là. Son regard de feu plongé dans celui de l'inconnu, Sao resta figé quelques secondes, ne sachant quoi faire. Mais il se rendit bien vite compte qu'il devrait se dépêcher à grimper, que l'autre adolescent ne tiendrais pas longtemps. Comme le jeune utilisait sa main libre pour se hisser, il crût qu'il n'y arriverait pas: Haji était sur le point de l'échapper. C'est à ce moment qu'il se servis de sa main droite... Elle n'était pas normale. Beaucoup trop grande. Beaucoup trop forte. Les doigts de celle-ci s'enfoncèrent dans le bras de Sao, des doigts longs et acérés comme des griffes. Mais enfin, il était libre.

Il se laissa choir sur le ventre, ferma les yeux. C'était clair: plus jamais il ne se laisserait tenter par la sensation puissante de l'adrénaline, par l'envie de sensations fortes, de moments intenses. Là, il avait son quotta. Et surtout, qu'une seule idée en tête: rentrer chez lui. Pour. De. Bon! Oui... Et c'est alors que l'autre type qui l'avait sauvé hurla. Le petit sursauta, ouvrit immédiatement les yeux. Sa... Main! Elle saignait? Il pouvait entrevoir une couleur étrange... Un brun pas normal... Ce n'était pas du sang... Une vraie main de monstre!

Sao se mit à quatre pattes, sans quitter l'inconnu des yeux. Mais qu'est-ce qui lui arrivait? Pourquoi hurlait-il comme ça! Inquiet, le jeune n'osait pourtant pas s'approcher. L'autre semblait complètement hors de lui, dans une telle souffrance. Comme si il était brûlé vif. Pour avoir plusieurs fois des réactions du genre, des réactions imprévisibles comme ça, Sao était fixé: ce gars était un Oméga. Et c'était sans doute son pouvoir, qui lui faisait du mal. Mais la question était: de quel pouvoir pouvait-il s'agir pour qu'il aie une main aussi étrange et qu'il souffre autant?

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La souffrance, l'horreur et cette affreuse migraine ne cessaient pas d'augmenter, l'empêchant de cacher cette affreuse main et de pouvoir quitter cette place. C'était bien trop douloureux, une voix ne cessait pas de parler dans sa tête, tenant toujours sa tête avec ses deux mains, appuyant fortement contre le sol, essayant d'y échapper, mais en vain. Il frappa fortement le sol, serrant la mâchoire et hurlant d'horreur, de douleur et de souffrance. Pourquoi fallait-il qu'il ressente tout cela? C'était bien trop, ce pouvoir, celui de cet inconnu était bien trop immense à consommer. Haji était désormais sur le côté, ayant complètement enlever le boitier portant son violoncelle et le dégageant avec douleur, le plaçant près de l'arbre. Sa main lui chauffait, ses yeux devenaient étrange, une couleur assez particulière et il se dressa, face à Sao. Il semblait si fatigué et complètement dérouté par la situation.

- ÉLOIGNE-TOI!

Il l'avait dit tellement fort que les oiseaux ne prirent point de temps à s'envoler et déguerpir de ce lieu maudit. Avec courage et fermeté, Haji attrapa le ruban et l'entoura complètement sur sa main, faisant un nœud pour ne plus perdre de ruban blanc. Son corps ne le supportait plus, il transpirait, ce pouvoir lui était inconnu et en plus, c'était impossible pour lui de le maitriser pour une première fois. Cette voix incessante n'arrêtait pas de lui dire combien il était nul et qu'il ne devait pas vivre, menaçant quiconque oserait l'approcher et même de le tuer, lui, Haji. Le gamin fit un pas vers l'autre adolescent et sous l'effet de cette force, cette surcharge de puissance trop élevé pour son corps, il tomba brusquement sur le sol, allongé sur le peu de pelouse qu'il y avait et resta inconscient. Il suait, la chaleur sortait de son corps, mais c'était complètement impossible de pouvoir trouver son pouvoir, c'était assez... étrange.

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Des yeux qui deviennent dorés, vifs, des pupilles contractées.
Des mains qui tiennent une tête lourde, une migraine, un mal insupportable.
La peau ornées de rayures sanglantes.
Une force intenable...
Kuroshi.

Sao ouvrit grand les yeux, ébahi. Il voulait approcher, ne pouvait pas. N'y arrivait pas. L'autre type ne l'aurait pas laisser faire de toute façon...
Mais une seule question: pourquoi? Comment?
Il n'y avait plus aucun doute désormais, il partageait les mêmes symptômes que lui. Il endurait le même mal qu'il avait déjà subi. Ce mal qui vous brouille la vue, détruit vos pensés. Ruine votre corps, vous ronge à petit feu. Comment!
Les yeux du jeune homme se portèrent vers la main étrange de l'inconnu. Ce dernier l'avait attaché plus solidement, envoyant un message clair: tu n'as pas le droit de la voir.
Sao avala péniblement sa salive. Il devait faire quelque chose! Et si jamais ce gars n'arrivait plus à se contrôler et commence à dévaster les environs? Le jeune pourrait en être tuer! Il devait fuir. Partir au plus vite, s'en aller. Tout ça devenait beaucoup trop anormal. À moins que...?

Le calme après la tempête.
Il s'était évanoui...
Il avait perdu connaissance... Ben oui. Il aurait dû y penser plus tôt!
Le petit adolescent soupira, se détendit d'un coup. Il passa ses deux mains dans ses longs cheveux chocolatés, démontrant son soulagement, s'approcha à petit pas du gars, s'assit au côté de lui. Non. Se laissa tomber, s'effondra sur les fesses à ses côtés. C'est qu'il avait eût terriblement peur!
Tellement de sensations fortes dans une journée... Quelle ironie! N'était-ce pas ce qu'il avait voulu? Quelle ironie, oui...
Sao regardait maintenant l'étrange Oméga du coin de l'oeil. Il avait moment de répit... Un moment de répit pour... Se trouver une excuse! Oh non, il avait encore en tête qu'il ne lui avouerait pas sa peur des hauteurs! Voyons voir...
« Si j'étais tombé, le sang aurait attiré les requins et j'me serais fait bouffer. »
Hum.
Ouais.
Mais qui croirait une conneries pareille?
Un autre essai, faut encore se creuser la tête... Aller, Sao! Tu peux faire mieux! C'est ton genre, d'abord, de raconter n'importe quoi pour sauver ton honneur que tu crois entaché à tord.
« J'aurais mouillé mon jean. »
Pathétique... Gardons l'idée des requins. Mais réveille-toi pas tout suite, le gars... J'sais que je peux faire mieux!

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Haji était toujours inconscient, ne se réveillant pas du tout et se sentant dans un trou vide, la où un seul être se tenait face à lui. C'était comme un rêve qui ne se terminait jamais, il était si loin, devant lui, un étrange homme qui semblait un peu effrayant et ayant seulement ce sourire affreux sur les lèvres. Le gamin ne comprit rien, étant coincé dans ce rêve étrange et qui lui paraissait très long.

Il n'avait aucune idée de ce qui se passait, ne sachant pas ce qu'il avait, mais une chose était clair... Quel était le pouvoir de cet inconnu qui ne lui avait toujours pas dit son nom? Pourquoi cette douleur insupportable et incessante? L'adolescent ne semblait rien capté et ce fut dans un souffle brusquement qu'il se dressa, assis sur les fesses et respirant à n'en plus finir.

Haji semblait perdu, ses pupilles toujours autant contractées se faisaient drôlement voir et apportant sa main à son front, sentant une fièvre assez importante. Le gamin ferma quelques secondes les yeux, serrant les dents et prenant une bonne inspiration, ne pouvant plus supporter cette migraine. Le jeune de 17 ans se tourna vers Sao et paniqua complètement, baissant aussitôt la tête pour regarder sa main, voir si le ruban blanc n'avait pas lâcher. Il fut surpris par cette souffrance qu'elle lui apportait à ce moment précis, jamais il n'avait ressentit une douleur si désagréable, depuis son enfance. Le jeune homme de plus de 1m77 se tourna vivement vers le nain et recula légèrement la tête, enlevant sa main normal de son front et complètement sonné par ce qui lui était arrivé.

C'est au moment où il regarda sa main normal qu'il se raidit et se leva d'un coup, étourdit.

- C'EST QUOI ÇA?

Il l'avait dit avec beaucoup d'affolement, cachant bien sur son autre main qui voulait désormais amputer pour toujours, même s'il savait que c'était impossible... ou pas. Soudain, quelque chose lui parla, une voix assez étrange qui lui disait des mots et des phrases claires dans sa tête. « Tu vois, tu es si pathétique, tu aurais dû mourir dès cet instant. Je vais juste te TUER et je TUERAI tous tes proches, en conséquence. » Cette voix le fit complètement tressaillir et il fixa longuement Sao, d'un oeil complètement inquiet.

- Tu m'as parlé?

Il se demandait si c'était pas l'inconnu qui lui avait dit cela quelques secondes avant et que les mots lui étaient revenus comme ça, sans qu'il ne s'en est aperçut. Il se tourna si brusquement qu'il dû poser cette affreuse main sur le sol pour garder un équilibre. * MON VIOLONCELLE! *

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Ça y est!
« J'ai fait un pari, avec une amie. Si j'saute de la falaise, elle me donne 100$. J'ai accepté, à condition que je vienne seul, sa présence m'embarrasserait plus qu'autre chose. Surtout qu'au début, j'tais supposé sauté sans vêtements, mais j'me suis dit que ça s'rait bête et terriblement gênant si j'venais à tomber sur un type... comme toi... C'pas que j'ai des complexes avec mon corps, mais imagine que c't'un pervers que j'rencontre...! Enfin. T'façon, mon amie peut lire dans les pensés, elle sait si je lui mens et que j'ai pas sauté. Sauf que là... C'est con qu'elle me donne son unique billet brun... Elle serait aussi mal pris que moi, pis j'ai pas envie d'me faire de l'argent aussi stupidement... »
Nice! Et avec chance, cette excuse aussi longue que futile l'emmerderait et il cesserait d'écouter à la tête première phrase, hochant seulement la tête pour approuver des dires qu'il avait la flemme de comprendre...
Bon... Sao répéta ces propos quelques fois, sa bouche bougeant discrètement sans produire pourtant aucun son. Puis...
Le géant qui ressemble d'une fillette disproportionnée ouvrit les yeux.
Panique totale.
Le jeune bégaya un peu, chercha quelque chose à dire pour calmer l'individu, oublia du coup son discours préparé avec tant de soin - préparé pour se camoufler derrières les injures que le grand n'avait jamais eu l'intention de dire, pensés sottes qui ne lui avait jamais effleuré l'esprit...
Pauvre Sao.
Pauvre Haji...
Il racontait n'importe quoi, maintenant. Non... Il entendait des voies...
Impossible.
Les mains de Sao se crispèrent sur le sol herbeux et il se mordit légèrement la lèvre. Merde... Bientôt, il n'eût d'autre choix que de baisser la tête, le regard intense de l'adolescent commençant sérieusement à le désarçonner. Et merde...

― Je vais t'engloutir, peu à peu... commença alors à murmurer Sao d'une voie chétive. Tu es trop faible, trop gentil... Tu ne peux pas me résister... Tu as besoin de ma force pour survivre... Laisse-moi t'envahir... Ou te tuer.

Lentement, le garçon ramena ses genoux contre lui, les entoura de son bras droit. Nerveux, il mordillait furtivement son pouce, le regard toujours fuyant.

― C'est ce qu'il te dit, hein?

C'est qu'il le savait. Il savait ce que cet inconnu était en train de vivre, il aurait mis sa main au feu tellement il était certain qu'un démon intérieur venait de ressurgir en lui aussi. Mais... Pourquoi ça lui arrivait? Sao se sentait mal... L'Oméga semblait savoir que ce qui lui arrivait avait un lien avec lui. Mais quel lien? Comment s'était possible qu'il partage son pouvoir avec un inconnu?

Invité

Haji attrapa aussitôt son étui de violoncelle et le mit près de lui, complètement sous le choc et paralysé. Son regard fuyait tout, la migraine devenait incroyablement puissante et impossible de contrôler ce pouvoir qui lui était totalement inconnu. Le gamin ferma durement les yeux, ramenant ses deux mains devant lui en les tenant fermement et se balançant avec rapidité, nerveux à son tour. Il avait chaud, il faisait de la fièvre et son corps étaient fissurés, est-ce que cela allait cicatrisé? Haji se foutait un peu de ça, tout ce qu'il désirait, c'était de pouvoir se sortir de là.

Son regard se plongea automatiquement dans celui de Sao, quand il commença à parler, surpris et paniqué.

- Euh...

Il ne sut quoi dire d'autres, c'était si... vite arrivé et cette drôle d'impression le rendait si nerveux et angoissé, pourtant il était une personne calme et sérieuse, pas le contraire. C'était le premier pouvoir qu'il avait absorbé à environ 60 % et c'était l'apocalypse. Il ne pouvait plus le supporter, soudain il mit sa tête entre ses jambes et arrêta de se balancer, ne pensant plus du tout à cacher cette main de démon. Les paroles de l'inconnu le fit réfléchir un instant.

- C'est quoi?

En le fixant dans les yeux, , fatigué et sérieux

Il transpirait, souffrait, respirait fort et la fièvre ne cessaient pas d'augmenter. Haji n'allait certainement pas lui dire que la cause de tout ce qui s'était passé était uniquement... cette main sous ce bandage. Parce qu'il l'avait attrapé et monté, par la suite. C'était trop rapide et la réaction de l'autre gamin serait peut-être... En fait, l'adolescent n'avait jamais pensé aux conséquences, en prenant la main de l'inconnu pour le sauver, il avait plutôt oubliées. Le jeune homme attrapa cette affreuse main et la serra si fort, elle lui brûlait, c'était si intense et à ce moment, Haji pensait sincèrement à enlever l'emballage, mais il ne le fit pas, c'était trop risqué.

Invité

Une seconde, un souvenir.

« Tu as mal? »

Question stupide, elle connaissait déjà la réponse.
Une fillette aux cheveux dorés s'assit au côté du petit garçon qui s'était recroquevillé sous les draps de son lit. Il lui tournait le dos, n'aimant pas qu'elle le voit ainsi. Il ne voulait pas qu'elle le voit pleurer, haut comme trois pommes et il se croit déjà homme. Et pourtant... Quand elle posa une main sur sa tête brûlante, il frissonna doucement. Il devait avouer que malgré tout, sa présence le rassurait. Qu'au fond de lui-même, il aimait la savoir près de lui dans ces moments pénibles.

Sao se frotta finalement les yeux, tourna la tête, regarda son amie. Même son doux sourire n'arrivait pas à camoufler ses traits inquiets. Elle savait qu'elle était impuissante, mais elle aurait tout fait pour l'aider. Aussi prit-elle le moment de réfléchir, avant de demander à l'enfant, sur un ton joueur, de fermer les yeux. Suspicieux, celui-ci obéit tout de même.

« Pense à la mer... C'est beau, la mer... C'est relaxant... Psssh.... Psssh... Psssh... »

Un léger froncement de sourcil de la part de Sao: il n'est pas convaincu.

« Mais si, mais si! Psssh... Pssshh...! Psshhh...!!
― Ah, beurk! Mais arrête! Tu me crache dessus! »

Les deux jeunes pouffèrent de rire, tandis que le garçonnet s'essuyait rapidement le visage de son bras. Il regardait son amie du coin de l'oeil, qui se plaisait encore à imiter le bruit des vagues se frappant contre les murs de pierres. Bientôt, il l'imita, se moquant d'elle. Déjà, il se sentait mieux...

Léger sourire, retour à la réalité...

La réalité, c'est celle qui s'abat sur vous lorsque vous comprenez le monde qui vous entoure.
Lorsque vous « grandissez. »
La réalité, elle n'a rien d'amusante... On préfère la fuir.

― J'sais pas... Je comprends pas ce qui t'arrive, avoua-t-il dans un demi mensonge, commençant à passer nerveusement la plante de son pied blessé sur sa cheville.

Ainsi, Sao aurait pu aussi tenter de distraire l'inconnu pour le soulager de son mal, mais il aurait été idiot de se comporter en enfant dans un moment pareil. Il préférait tout nier, espérant de cette façon se protéger du même coup.

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Même si Haji voulait comprendre ce qui se passait avec lui, c'était impossible, même Sao, cet inconnu lui disait le contraire... Il ne savait pas. Le gamin se dressa aussitôt, les pieds tremblants et essayant de s'appuyer à l'aide de son étui à violoncelle. Il attrapa la sangle de la caisse pour la mettre sur son dos. Son front était bouillant et malgré ce fait, il se tourna pour se mettre à marcher en sens inverse.

- Je vais partir, comme ça...

Il fut complètement coupé par une douleur intense dans tout son corps, il ne le supportait réellement pas, qui se mit à brûler. Comme si ça lui arrachait peu à peu la chair et il sentait tout cela. Haji se mit à hurler et ne put avancer davantage, s'accotant désormais sur le premier arbre qu'il croisa. Il était en sueur et il dû se tenir sur l'arbre, devenant très faible. * C'est quoi, ce bordel? * Il pensait tellement fort, essayant de comprendre... Ce pouvoir, il savait très bien qu'en touchant quelqu'un, il absorbait 60 % du pouvoir, mais pour celui-ci... Le gamin n'arrivait pas à le comprendre, à trouver de quoi il s'agissait et ça le rendait fou de rage.

Il souffrait, c'était plus qu'évident. La seule chose qu'il put voir à ce moment, ce fut le haut de la falaise, là où l'autre gamin avait voulut se jeter par amusement. Mais, à cet instant, ce ne fut pas par amusement et bien pour en finir le plus tôt possible. Oui, depuis le moment à l'orphelinat... Haji cherche souvent à finir ses jours, de n'importe quel moyen et la moins douloureuses.

- Aide-moi!

Il l'avait dit en se tournant vers le jeune adolescent, sérieux et calme, c'était terriblement effrayant ce qu'il demandait et comment il l'avait demandé aussi. C'était décidé, cette souffrance, cette douleur et tout ce qui s'était passé allait être enfin effacé en sautant de la falaise et en finissant sa vie de cette manière. Mais... Un e seule personne pouvait l'empêcher de le faire et c'était...

Sa dernière pensé, en observant Sao, fut dirigé vers cette belle dame mystérieuse et il soupira, secouant la tête, pour finalement poser cette affreuse main sur son front. « Tu sais, jouer du violoncelle, c'est comme si tu te tenais dans un champs de fleurs, assis sur une chaise et en observant les oiseaux tournoyer autour de toi. Il faut que tu le saisisses et que tu le chérisses, si tu meurs... Tu n'auras jamais pu profiter de ces moments. » Sa voix résonna dans son esprit, et le jeune homme s'assit au pied de l'arbre, complètement envahit par tous les souvenirs de son passé et en oublia presque l'autre gamin, Sao.

Il pencha à ce moment la tête et la tourna brusquement vers le petit homme.

- Oublie... ça. essaya-t-il de dire, tentant de le dire doucement et sans bégayer, mais en vain. La douleur le rendait si... vulnérable et impuissant. Maintenant, il avait une raison de « vivre », c'était cette femme de son passé, cette jolie demoiselle au cheveux rougeâtre qui était la plus importante, même avant ce violoncelle et ce ruban blanc dans ses cheveux.

Invité

Fuck...
C'était normal, que ce soit si intense?
Re-fuck...
Sao essayait de se rappeler de quoi son pouvoir avait l'air dans ses débuts - car c'était évident que le gars aux cheveux noirs subissaient la même chose que lui lorsqu'il était pris de migraine, évident qu'il avait... son pouvoir. Oui, c'était tout aussi pire. Il n'arrivait pas à marcher, rester à journée longue dans le dortoir de l'orphelinat, parfois caché sous son lit, même.
Mais malgré la douleur tenace... Le garçon n'avait jamais songé mettre fin à ses jours. D'abord parce qu'il avait rencontré très jeune Saska, et l'idée de l'abandonner le dégoûtait. Il avait vécu longtemps que pour elle, avant de se rendre compte qu'il pouvait y avoir de bons côtés à la vie.
Cachés ben profonds, ses bons côtés...
Malgré tout, il lui arrivait de faire des trucs idiots - comme sauter de la falaise, bien que dans ce cas, il n'avait pas trouvé la volonté nécessaires - des trucs stupides comme s'il ne tenait pas à la vie...
Vivre, c'est déjà risquer sa vie.

« Aide-moi. »

Quelle impression oppressante que d'entendre ces paroles se répéter dans sa tête...
C'est qu'il était impuissant, en plus!
L'aider? Mais à quoi? Comment?
Pour avoir vécu cette situation plus d'une fois, Sao savait que les premières migraines duraient toujours environ deux heures. Quoi que le cas de l'inconnu qui n'avait absorbé que 60% du pouvoir - ce qui Sao ignorait cependant - il devait en logique souffrir encore... Une heure et vingt. Vive le calcul mental.
Sao fit un pas en avant, se figea devant le regard pourtant farouche de l'inconnu, regard méfiant et contradictoire. Quoi! Il lui disait que dégager, maintenant?
L'adolescent leva lentement les mains devant lui: hey relaxe! J'vais pas t'bouffer, hein!
Quelle impasse...
Le jeune finit par s'asseoir dans l'herbe, à l'ombre de l'arbre au Haji s'était accroupi et fixa longuement la grosse boîte noir. L'immense... Boîte noir. Tss. C'était plus grand que lui, ce truc! Passons.

― Tu pourrais... Tu pourrais en jouer?

Ce n'était pas sur le ton de la demande, plutôt sur celui de la proposition, du conseil. En effet, lorsqu'il avait vu Haji jouer de l'instrument il y avait presque un quart d'heure, il avait pu remarquer le calme qu'il émanait lorsqu'il faisait glisser l'archet sur les cordes.

Invité

Le gamin avait fermé les yeux, prenant de grande inspiration, essayant de se convaincre que ce n'était vraiment rien, mais c'était impossible pour lui, car c'était réellement là et en plus, c'était le pouvoir de ce jeune adolescent en face de lui. Haji ouvrit alors les yeux et observa calmement l'autre gamin qui s'était assis en face, neutre et sérieux. La douleur commençait peu à peu à se dissiper et à laisser le grand jeune homme en paix.

Quand il lui demanda pour le violoncelle, Haji eut le réflexe de se tourne aussi vite que l'éclair pour voir si tout allait bien, son coeur en avait prit un bon coup à ce moment, légèrement paniqué.

- Tu voudrais que je joue quoi?

Il l'avait demandé sérieusement et en prenant l'étui sur lui, ayant l'air d'un petit enfant heureux et remplis soudainement de vie. Quand il avait cet instrument, Haji était complètement différent et c'était peut-être mieux ainsi. Car, lui aussi avait une raison de rester en vie et c'était pour la retrouver qu'il allait le rester. Il observa sa main dans le ruban et soupira.

- Je peux bien te jouer une composition.

L'ado l'avait dit sur un ton très doux, mais qui paraissait un peu rêveur. Il se décolla doucement de l'arbre et ouvrit la caisse lentement, prenant bien soin de placer le violoncelle sur ses cuisses. Haji s'asit alors sur une racine, pour être bien confortable, même si c'était un peu douloureux. Mais, en jouant, il n'allait pas sentir quoi que se soit. Doucement, il plaça sa main étrange sur les cordes et prit la normal pour glisser sur celle-ci avec l'archet. Cette mélodie était sa composition, celle qu'il avait créée avec cette dame mystérieuse et jamais il ne pourra l'oublier, c'était déjà clair dans sa tête. C'était un souvenir si envoûtant et remplis de bonheur, par cette musique, il était en train d'exprimer ses sentiments, même si après, Haji redeviendra ce qu'il avait toujours été.

Invité

Le sourire qu'eût l'individu à cet instant prouva à Sao qu'il avait vu juste.

« Tu voudrais que je joue quoi? »

Après le sourire satisfait, léger haussement de sourcil incrédule.
Hum.
Enfin, il s'en foutait un peu d'abord, en autant que jouer l'apaise.
Et puis... Ce n'est pas que les connaissances musicales de Sao soient limités mais c'est que... Ça ressemble un peu à ça. Aussi fût-il rassuré lorsque le jeune homme lui proposa une de ces compositions... Il a dit composition? Tiens, c'est qu'il doit s'y connaître en musique! Quoique pour Sao, toute personne étant capable d'enchaîner trois notes parfaites est un professionnel, lui qui n'a jamais eu l'adresse et la patience - avant tout l'envie - de jouer d'un instrument.
Ah... Quelle douce mélodie...
Le garçon se laisser bercer par la musique, muet, cependant qu'il observait les mains agiles du musicien caresser le violoncelle. Du même coup, il observait du coin de l'oeil la main difforme de l'adolescent, sur laquelle il recommença à se poser des questions.
Pourquoi était-elle si grande?
Était-elle seulement blessée?
Pourquoi tenait-il à la cacher?
Pour l'instant, il demeurait silencieux, pour ne pas gâcher le moment, aussi par respect pour Haji. Mais il se promit qu'il en glisserait un mot au deux bientôt...
Et si... OUI!
Et si cela avait un rapport avec ses nouveaux symptômes propres au pouvoir de Sao? Mais... Mais quel... était donc ce type?

La mélodie qui se termine, les songes de Sao qui s'interrompt d'un coup.
Cela créa involontairement un certain malaise, que Sao s'empressa de supprimer.

― Tu t'appelles comment?

Invité

Le jeune homme ferma dès cet instant les yeux, jouer de cet instrument était si magique, il gagnait sa vie avec ce violoncelle et le perdre se résoudrait à péter sa coche et à devenir complètement... fou. Oui, le perdre signifierait la fin de toute chose, de sa vie et de tout ce qui l'entoure, la dépression serait ce qui arriverait dans ce cas-là, mais Haji prenait tellement bien soin de son instrument de musique que c'était impossible pour lui de l'égarer.

La berceuse était si mélodieuse, celle qu'il avait apprit avec cette femme aux cheveux rougeâtre et avec ce visage si fin, il rêvait de pouvoir la retrouver et de lui dire combien il était heureux avec elle. C'était un but qu'il cherchait depuis cet journée-là, dans cette rue, assis près du trottoir, complètement perdu. Cette mystérieuse demoiselle l'avait sauvée...

Enfin, Haji ouvrit les yeux et fut soulagé. La douleur dans ses muscles, cette migraine s'étaient envolé, mais il craignait le pire... Qu'elle revienne plus tard, quel était ce pouvoir? Pourquoi avait-il un pouvoir de ce genre? Qu'était-il, cet inconnu? L'adolescent l'observa doucement ce bercer au son de la musique quand soudain... Sao lui demanda quelque chose.

- Haji. lâcha-t-il sur un ton neutre et sérieux. C'était déjà ça, il lui avait répondu.

Puis, il arrêta doucement de jouer et mit sa main de monstre dans sa poche, dégoûté par celle-ci... Il reposa son attention sur l'autre jeune homme.

- Tu es?

Il le demanda avec politesse et élégance, puisque c'était cela qu'il était et non le contraire.
Il se tourna vers le violoncelle et passa lentement sa main normal dessus, pour enlever l'herbe qui s'était incrusté.