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« Il paraît que les différences nous rassemblent [Pv Curve]

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Anonymous


« Il paraît que les différences nous rassemblent [Pv Curve] Vide
MessageSujet: « Il paraît que les différences nous rassemblent [Pv Curve] « Il paraît que les différences nous rassemblent [Pv Curve] Icon_minitimeSam 29 Mai - 18:36

Et quand la pluie tombe, je repense à nous...

« Le regard perdu vers le ciel
Je t'entends hurler mon nom
Devant un paradis artificiel
Tu pointes sur moi le canon…
…Mes yeux deviennent pluie
Tes yeux deviennent orage
Défendu tu étais le fruit
Je n'ai pas vu le naufrage »


    Le réveil qui sonne. Qui sonne pour rien d’ailleurs. La demoiselle qui habite ici est réveillée depuis longtemps. Son sommeil avait été trop court, trop perturbé surtout mais bon, c’est pas comme si elle n’avait pas l’habitude de ces longues nuits sans fins, comme si le temps se stoppait juste histoire de l’emmerder un bon coup. Heureusement qu’elle était du genre à toujours se lever de bonne humeur, sinon se serait une catastrophe et vous auriez découvert une toute autre Drathir que celle qui était en train de lire actuellement. Allongée sur le ventre, un livre entre les mains, elle le lisait, comme passionnée. Ses prunelles vitreuses, du même violet que ses cheveux, lui donnaient une nouvelle fois cet air absent qui lui était propre.
    Le réveil sonna une nouvelle fois, il était prévu qu’il s’active de la sorte au moins trois fois, pour s’assurer que la demoiselle ne se redorme pas. La sonnerie, toujours aussi inutile donc, fut cette fois interrompue lorsque la main de la jeune fille s’abattit violemment sur l’engin qui se tut aussitôt. Dans un bâillement immense qui manqua de lui décrocher la mâchoire, Drathir sauta hors du lit et fila prendre une douche. Inutile de préciser que l’eau chaude lui fit un bien fou et acheva de la mettre de bonne humeur. Une fois sèche, elle se contempla dans le miroir. Son épaisse tignasse violette serait décidément très très dure à peigner ce matin. Et à la simple idée de passer deux heures à se coiffer Drathir soupira et décidé de bâcler l’affaire. En deux coups de peignes, elle lissa à peu près ses cheveux, laissant sa frange retomber devant ses yeux d’une manière plutôt sauvage et imprévue. Ouais bah merde hein. Grognant, elle enfila ensuite son habituelle jupe noire avec en guise de haut un débardeur de la même couleur. Glissant sa sacoche à sa ceinture, enfilant ses mitaines, la demoiselle se considéra alors prête et quitta la baraque où elle avait élu domicile.

    Enfin… Bordel, liberté quand tu nous tiens… dans un soupir de bien être, Drathir observa les alentours à peine était-elle sortit de l’immeuble, après avoir dégringolé trois étages en courant comme une dégénérée, et inspira une bouffée d’air frais. Le vent lui caressant le visage, emmêlant un peu plus sa longue chevelure, la demoiselle finit par s’élancer. Sa marche souple et gracieuse, la panthère qui était en elle prenant le devant. Aujourd’hui on pouvait dire qu’il y avait foule, m’enfin normal, on était samedi après tout, en plein centre ville, donc forcement il y avait du monde. Entre les mecs qui font des sorties entre potes et les nanas à la recherche de magasins à dévalisé, la rue était pleine. Mais c’était sans aucune difficulté que la jeune fille esquivait les passants, se glissant entre eux, évitant les coups qu’elle aurait pu se prendre face à une foule inconsciente de ces gestes. M’enfin quand même… il était tout juste 7 heure du matin, ils foutaient quoi les gens là ? ils étaient pas censés dormir ? Oh et puis crotte hein… parce que aujourd’hui, contrairement à d’habitude, elle savait parfaitement où ses pas la menait. Elle voulait aller à la plage. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu l’océan… Elle avait eu une prise de conscience cette nuit, pendant son insomnie habituelle, et s’était rendu compte que depuis qu’elle était ici, enfin surtout depuis qu’elle avait été virée de l’orphelinat, elle n’avait jamais vu l’océan. Jamais… Et c’était une erreur monumentale qu’il fallait désormais rattrapée.

    Alors, sans vraiment le voir, elle accéléra l’allure. Elle aurait peut être du évité d’ailleurs, parce que de chez elle jusqu'à la plage, il y avait une sacrée trotte. Mais cela ne l’effraya pas, et lorsqu’elle découvrit le sable chaud qui commençait à apparaître devant elle, Drathir fut satisfaite. Essoufflée par le chemin qu’elle avait parcouru, cela ne l’empêcha pas d’accélérer une dernière fois, galopant dans le sable comme une dératée. Elle sentit alors des grains se glisser dans ses bottes, elle les retira donc tout en continuant de courir. Vous imaginez bien que, retirer ses chaussures au grand galop, n’était en rien pratique ou facile. Elle se cassa donc la gueule mais se laissa bien volontiers tomber en avant, se rattrapant uniquement avec sa main libre pour éviter de se faire mal. Quelle abrutie, j’vous jure…

    Mais enfin, après de longs efforts pour se remettre debout, elle atteignit la mer. Elle resta silencieuse. Un silence respectueux. Un silence apaisant, tranquille. Elle était bien là. Elle venait de voir l’océan, elle venait de sentir l’odeur salée de la mer. Il ne manquait plus qu’une chose… Drathir s’avança encore et ses pieds blancs rencontrèrent alors l’eau glaciale. Etouffant un cri devant ce liquide presque gelé, elle recula dans un bond. Devant sa propre stupidité, évidemment que l’eau devait être froide vu qu’il était seulement 7h du matin, la demoiselle se mordit la langue pour se retenir d’éclater de rire. Son rire devint alors soupir, soupir de bien être. Tranquillement, elle se laissa tomber au sol, atterrissant sur les fesses, sur le sable. Elle s’approcha un peu et observa les vagues qui s’échouaient sur la berge, vagues qui en s’approchant venaient lui lécher le bout des pieds. Des frissons remontèrent le long du dos de la demoiselle, les cheveux de celle-ci étaient d’ailleurs au vent, tranquillement. L’instant était mémorable, elle avait la paix et tout lui semblait si doux, si tranquille, qu’elle aurait presque pu s’endormir.
    Presque…

    Ce fut dans cet instant de rêverie qu’un esprit tenta de la contacter. Bordel de merde, les morts se lèvent aussi à 7h ? Féchier è___é Dans un grognement rageur la demoiselle bloqua son esprit aux intrusions. Elle n’était vraiment pas d’humeur à parler aux enfants assassinés, aux femmes mortes sous les coups de leurs maris, ou aux ivrognes morts dans un accident de voiture qu’ils avaient mérités. Et oui, qui a dit que les morts étaient joyeux ? Ils ne parlaient que de leurs problèmes et de la façon dont ils sont morts. Ils sont incapables de foutre la paix au vivant et ils sont encore moins capables de leur laisser l’envie de vivre. Enfin bref…. Drathir lâcha un nouveau soupir quand un bruit, infime, attira son attention. Jetant un coup d’œil à gauche elle ne vit rien d’autre que sa frange qui venait se plaquer sauvagement sur sa gueule, l’empêchant de voir à moins d’un centimètre. Repoussant la mèche sauvage, elle découvrit alors un jeune garçon, au loin, très loin d’elle-même. Elle avait l’impression qu’il se trouvait à l’autre bout de la plage, à l’autre bout du monde….

    Le bout du monde. Tss. Pendant des années le monde n’avait pris qu’une seule forme, celui d’un orphelinat étrange, avec des gens étranges et des pouvoirs étranges. Les frontières qu’elles connaissaient ne ressemblaient en rien aux frontières franco-suisses, non, loin de là. Ses frontières c’étaient la grille de l’orphelinat, qu’il ne fallait jamais franchir. Sa culture s’était résumée à : t’approche pas des mecs chelous. Ses goûts en nourriture s’étaient arrêtés à la purée qu’on lui avait servit tout les jours. Alors le bout du monde …. A l’époque cela signifiait le bout du jardin.

    Sortant de sa rêverie, elle continua d’observer le garçon, qui pour l’instant ne prenait l’allure que d’un mec. Elle ne pouvait lui donner une couleur, ni une allure, ni une forme du visage et elle pouvait encore moins placer un nom sur sa silhouette qui était presque…fantomatique ? oui c’était le mot. Alors pour l’instant cet inconnu serait le fantôme. Et c’est à ce moment là qu’un mort lui parla, brièvement, le temps qu’elle referme son esprit.

    « Je suis morte sur cette plage… »

    Parfait… Et pourtant ce n’est pas ton fantôme qui arrive. Ce fantôme là est bien vivant.
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Curve
Désaxé chronique.
Curve

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Date d'inscription : 15/02/2010

« Il paraît que les différences nous rassemblent [Pv Curve] Vide
MessageSujet: Re: « Il paraît que les différences nous rassemblent [Pv Curve] « Il paraît que les différences nous rassemblent [Pv Curve] Icon_minitimeSam 29 Mai - 18:52

      Tout n’était que silence, lorsqu’il se réveilla.
      Perdu dans ses pensées, était constant de songeries ou il baignait entièrement, il ignorait encore ou il avait dormi ou ce qu’il avait pu faire la veille, sans pour autant avoir absorbé une once d’alcool, ou quelque substance illicite au pouvoir hallucinant douteux. [/i]Il était constamment stone, de toute façon[/i], auraient craché les autres, en plissant leurs petits yeux d’une méchanceté bovine. Oui, Curve était ailleurs, loin de ce monde passablement inintéressant. Préférant la compagnie de ses pensées pour rêver aux causes et aux conséquences, a ce qui aurait pu se passer ou ce qui se passera. Suite d’actions indéfinies qui changerait le cours du temps, et celui de sa vie. C’était … Fascinant. Fatalement ennuyeux pour les autres. Lui trouvait que le sujet méritait d’y consacrer sa vie, ce qu’il faisait. N’était ce pas passionnant de savoir que, au lieu d’aller vers la plage et non vers le bois, sa vie basculerait ? Peux – être la plage abritait-elle un assassin qui mettrait fin à ses jours. Et la foret, l’âme sœur qu’il aurait pu dénicher. Ou pourrait aussi trébucher sur une malicieuse racine et tomber, ce casser une jambe et ne plus pouvoir courir par la suite. Il pouvait tout aussi bien tomber dans le sable et se crever un œil sur un tesson de verre.
      C’était tellement plus intéressant que ce qui l’entourait.

      Il se dirigea donc vers la plage, mains dans les poches et yeux dans le vague, et se rendit sur la jetée de pierre pale. Un petit escalier descendait en degrés doux vers la poussière dorée, qu’il contempla un bref instant, songeur. Puis, semblant émerger, ce qui arrivait fort rarement, et suite a une pensée pertinente comme quoi marcher dans le sable avec des baskets c’était pas terrible il glissa son index sous la boucle de ces lacets, tira, libera le nœuds, et ôta son pied de la chaussure noire aux lacets d’un blanc étrangement pur. Il fit de même avec l’autre pied, s’empara des lacets dénoués, scruta les alentours puis délaissa au final la paire de baskets sous un banc, dans un repli obscur, pour ne pas s’encombrer. Et puis, au fond, si on lui piquait son bien, il aurait un prétexte magnifique pour justifier le fait qu’il marchait par les rues sans chaussures a ses pieds.
      Le garçon cilla, jeta un regard aux alentours, puis dépassa le banc de pierre, et se rendit au petit escalier, que le sable tapissait irrégulièrement. Marches après marches, il le descendit, et posa avec délices ses pieds dans le sable a peine tiède, et fraîchement ratissé. Un tour d’horizon lui indiqua ce qu’il voulait savoir : a droite, une vieille qui promenait son chien. A gauche, une fille qui visiblement, venait de ce vautrer avec la grâce d’une vache normande. Ce qui le renvoya a la pensée de Lillian et ses multiples gamelles. Pas possible, les filles ne savaient –elles donc pas se servir de leurs jambes ?
      Trop fréquenté.
      Il se détourna, et partit vers la gauche, longeant le mur poreux qui séparait le littoral urbain de la plage.

      Sur le sable, des traces légères de pattes volatiles. Des mouettes, et peut être quelques tourterelles. Ici et la, plus rares, les traces reconnaissables d’un chien en maraude. En les suivant des yeux, Curve tomba sur un grand espace aplati ou le sable avait été repoussé a grands coups : la ou le chien s’était roulé, supposa t-il. La vision de la bête fit naître sur ses lèvres un sourire, qui disparut aussi rapidement qu’il était venu. Plus loin encore, des traces de pas, sans doute d’un homme pur. Vers les quarante ans. Et encore plus loin : le sable ratissé était impeccable, et les seuls trous qui le striaient étaient les roues de la machine qui l’avait retourné aux aurores. C’était pareil.
      Le garçon progressa encore pendant une poignée de minutes, puis se laissa tomber sur le sable, dos au mur, soleil dans les yeux et mer dans le cadrage. Le paradis. Après avoir enterré ses pieds dans la couche dorée qui tapissait la plage, le garçon il plongea les mains, appuya sa tête contre le mur, et laissa le soleil lécher sa peau nacrée, alors qu’une douce quiétude le prenait peu a peu, vidant sa tête, délassant ses muscles, le laissant comme un animal repu et au chaud.
      Dénué de toute pensées, il se contenta de ressentir la chaleur du soleil et la paix de la mer, par tous les pores de sa peau.

      La signification du mot bien-être se résumait simplement en sa situation.

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